Les rencontres de la photographie d’Arles : un passage obligé à chaque rentrée
En guise de pré-rentrée, le Président d’ Image’In et Vous nous a proposé une sortie à Arles, avec le choix entre deux dates, le 27 ou le 28 août.
Une dizaine de personnes, sur les deux jours, ont arpenté les rues de la ville, dans la chaleur estivale.
Les expositions sont accueillies dans différents lieux, dont certains sont magnifiques, comme le cloître Saint-Trophime.
La visite permet aussi de faire un voyage dans le temps, puisqu’elle nous fait découvrir des photographies prises depuis le début du 20ème siècle jusqu’à une époque très récente.
Nous avons pu aussi admirer l’exposition des tableaux de Vincent Van Gogh, mais cela fait l’objet d’un autre article.
Le photographe est un témoin de son époque
Les tirages argentiques en noir et blanc de Sid Grossman nous font entrer dans l’intimité des familles, nous montrent les difficultés des travailleurs, des syndicalistes, aux Etats-Unis. Il saisit des moments : gens au repos, réunions de musiciens, travaux des champs, intérieurs des maisons. Il met à profit son passage dans l’armée pour entamer une recherche sur le flou et la sous-exposition, qui donnent plus de force et d’émotion à ses clichés. Malgré leur toute petite taille, ses photos de plage à Coney Island expriment l’énergie et la vitalité de l’époque (1947-48). Une deuxième salle expose des photographes qui ont été inspirés par l’œuvre de Sid Grossman.
Don Mc Cullin a commencé sa carrière à Londres et ses photographies en noir et blanc couvrent la deuxième moitié du 20ème siècle. Après les scènes de rue et les gangs à Londres, il assiste à la construction du mur de Berlin. Cette expérience marquante a été suivie de photos à Bradford (nord de l’Angleterre) où la crise sociale entraîne une très grande misère. Il fait preuve de maîtrise et de patience , pour avoir la bonne lumière et la présence d’êtres humains qui équilibrent l’image. Ses clichés sont souvent sombres ce qui donne une ambiance dramatique. Les magazines dans lesquels ses photos paraissaient décrivaient les réalités de la guerre (Chypre, Biafra, Vietnam , Cambodge, Beyrouth). Malgré tout, il a affirmé que rien ne l’avait préparé aux scènes photographiées en Zambie sur les ravages du sida.
Dominic Nahr dénonce la catastrophe humanitaire consécutive au conflit lié à l’exploitation du pétrole au Sud Soudan. Deux à trois millions de personnes ont été déplacées et ont donc tout perdu. Les clichés datent de 2013.
Ruben Salgado montre comment l’énergie solaire permet de sortir de l’obscurité des personnes qui vivent encore sans électricité au 21ème siècle, principalement en Afrique et en Asie (1 milliard d’individus).
Hans Silvester nous fait découvrir une ethnie du sud de l’Éthiopie. Les magnifiques paysages, les décorations des maisons et les personnes photographiées laissent croire que la vie est idéale, mais il est précisé que seuls les garçons peuvent aller à l’école…
Zanele Muholi, artiste et militante Sud Africaine, utilise l’autoportrait en noir et blanc et en grand format pour conduire une réflexion sur les problématiques politiques et culturelles qui touchent les femmes noires en Afrique.
Le photographe est un créateur
Charles Fréger met en scène les monstres et les esprits qui ont inspiré les personnages de manga au Japon, dans une relation intense avec la nature. La prise de vue est minutieusement préparée, et le photographe a demandé à des volontaires de revêtir les costumes conservés dans les temples et qui ne sont, en principe, utilisés que pour les festivités traditionnelles.
« End » montre les photographies en très grand format de Eamonn Doyle, en collaboration avec Niall Sweeney, dessinateur et les enregistrements sonores de David Donohoe. La scénographie met en valeur les photos et le fond sonore donne une ambiance dramatique.
L’exposition intitulée « Parfaites imperfections » montre comment le photographe peut se servir de son imagination pour capter le regard du spectateur.
Les photographes amateurs étaient aussi à l’honneur, grâce au collectionneur Sébastien Lifshitz, qui a réunit des photos prises de 1880 à 1980, en Europe et en Amérique du Nord, avec pour thème le genre, l’homosexualité, les transsexuels. A sa manière, l’exposition « Mauvais genre » décrit aussi une époque et l’évolution de la société sur ce sujet.
Pour conclure
Les Rencontres d’Arles ont encore une fois tenu leur promesse de nous faire mener une enrichissante réflexion autour de la photographie.
Contributions :
Texte : Sylvie_N
Photos : Christian_A, JLouis-G, Isabelle_M
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Et bien… Merci Sylvie pour cet article pas facile facile aux vues des richesses qu offrent a voir les rencontres… Super les photos!;)
Sympathique compte rendu ! J’aurais aimé y être…